La sexualité humaine : une dimension affective et responsable

Fiche 4 – La signification de la sexualité humaine

   Afin de répondre aux propositions des programmes de SVT, il peut être judicieux de permettre un regard autre que scientifique sur la signification de la sexualité humaine. Ce temps peut être assuré par un membre extérieur à l’établissement membre d’une association participant à l’éducation affective et sexuelle ou bien par un professeur souhaitant passer une heure de vie de classe sur ce sujet.

  • Extrait du programme ES/L: « La prise en charge de façon responsable de sa vie sexuelle par ce futur adulte rend nécessaire de parfaire une éducation à la sexualité qui a commencé au collège. »
  • Extrait du programme de S: « Il s’agit d’aider l’élève à la prise en charge responsable de sa vie sexuelle. Dans la partie Sexualité et bases biologiques du plaisir : une des pistes de travail concerne l’éducation à la santé et à la sexualité.
  • Les objectifs de l’éducation à la sexualité dans le cadre scolaire

L’école a un rôle spécifique dans la construction individuelle et sociale des enfants et des adolescents. Il s’agit de leur donner les moyens de s’approprier progressivement les données essentielles de leur développement sexuel et affectif et leur permettre notamment de mieux analyser et appréhender les multiples messages médiatiques et sociaux qui les assaillent quotidiennement. Dans ce cadre, l’éducation à la sexualité vise principalement à apporter aux élèves, en partant de leurs représentations et de leurs acquis, les informations objectives et les connaissances scientifiques qui permettent de connaître et de comprendre les différentes dimensions de la sexualité ; elle doit également susciter leur réflexion à partir de ces informations et les aider à développer des attitudes de responsabilité individuelle, familiale et sociale. (L’éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges et les lycées : CIRCULAIRE N°2003-027 du 17-2-2003)

Doc 1 – Quizz sur la sexualité à faire en groupe

Demander aux élèves ce que représente pour eux la sexualité. On peut leur proposer pour démarrer quelques opinions sur la sexualité

  1. La sexualité c’est pour s’amuser et avoir du plaisir
  2. La sexualité sert à exprimer l’amour
  3. La sexualité prend sa place uniquement dans le mariage
  4. La sexualité est une activité relativement saine
  5. Les relations sexuelles sont des actes physiques et on peut y avoir recours à tout moment si l’on en a envie
  6. La sexualité est uniquement pour la procréation
  7. La sexualité peut transmettre la vie

Demander aux élèves s’ils ont d’autres opinions sur le sujet et les ajouter à cette liste.
Quand la liste est complète, poser la question suivante: « Quelles sont les influences de ces opinions sur nos comportements et nos attitudes envers les autres et quelles en sont les conséquences si l’on considère chacune d’elles ? »
Il sera intéressant d’examiner une de ces opinions avec les élèves.
Par exemple : si on considère que la sexualité sert à s’amuser, qu’est ce que cela signifie ? Quelles seront les attitudes et les comportements que l’on adoptera en conséquence ?

Voici quelques réponses possibles :

  1. Cela pourrait nous entraîner à avoir des relations sexuelles avec n’importe qui sans aucun engagement.
  2. Cela pourrait nous conduire à traiter une autre personne comme un simple objet de plaisir
  3. Cela encourage des comportements irresponsables.
  4. Cela multiplie les occasions de contracter une IST.
  5. Cela permet la manipulation d’un être humain au profit d’un manipulateur.
  6. Si la fille se trouve enceinte, le bébé ne sera pas bien accueilli et ceux qui ont permis son existence ne seront probablement pas ensemble pour l’élever.(La contraception efficace à 100% n’existe pas..)
  7. On ne considère pas la sexualité comme autre chose qu’un assouvissement de pulsions.
  8. La fille, si elle est enceinte, sera peut-être tentée d’avorter avec toutes les séquelles physiques et psychologiques que cela peut entrainer!
  9. Le bébé conçu ne le sera pas par un acte d’amour vrai.
  10. Il s’agira peut-être de l’exploitation d’un être humain par un autre.
  11. Cela ne demande pas de contrôle de soi, de telle sorte que l’être humain agit plus comme un animal que comme un être humain.

Après avoir examiné un des exemples avec les élèves, on peut diviser la classe en deux et leur donner dans un temps déterminé un autre exemple par groupe. A la fin du temps donné, chaque groupe présente son travail. Les élèves peuvent encore modifier en enlevant les propositions de cette liste qui ne correspondraient pas à ce qu’est en réalité la sexualité. A la fin du travail, on pourra approcher d’une liste de ce style :

  • La sexualité fait partie de l’amour et de l’intimité. On dit souvent que la sexualité est le langage de l’amour
  • La sexualité est une force qui entraine l’être humain à sortir de lui-même pour aller vers les autres
  • La sexualité est aussi l’aspect fondamental de la personnalité ou de l’identité d’un individu. Féminité et masculinité ne sont pas des qualités que nous avons, elles font partie de ce que nous sommes (cela concerne l’être et non pas l’avoir). La sexualité concerne la personne toute entière, corps et esprit.
  • La sexualité est aussi une expression de l’amour capable de transmettre la vie. Elle permet la procréation.

Doc 2 – Les adolescents face à la sexualité à partir de quelques textes

Texte 1 : Didier Dumas « La sexualité des ados racontés par eux-mêmes » Hachette littérature

« Pendant le XIXe et au début du XXe siècle, toute mention de sujets ayant trait à la sexualité était bannie devant les adolescents, et leur comportement sévèrement encadré dans des normes moralisantes et aliénantes. Depuis des décennies, la libéralisation des moeurs, au contraire, soumet les jeunes, et même les enfants, à un flux constant d’informations et d’images très explicites concernant la vie sexuelle. Ils sont souvent incités, par la culture érotisée de notre époque, à exercer des activités sexuelles, alors qu’ils n’y sont pas préparés psychiquement. Les obstacles qui existaient autrefois, tels que la crainte du péché, du déshonneur, de la réprobation sociale, ont disparu, mais les adolescents se retrouvent face à d’autres peurs : celles des maladies sexuellement transmissibles, en particulier du sida. Ils sont amenés à adopter des comportements de méfiance à l’égard de leur partenaire ou, par défi, de prise de risque. Très tôt, ils doivent assumer des décisions difficiles concernant la contraception, l’interruption de grossesse, et des responsabilités trop lourdes pour eux. Le rôle des adultes, qu’ils soient parents ou éducateurs, est d’aider les adolescents à trouver des repères, à définir des limites, et de leur proposer des modèles positifs. C’est à ce prix que les adolescents pourront construire leur personnalité dans sa dimension sexuée. »

Texte 2: Jean Michel Hirt, Psychanalyste auteur de « l’insolence de l’amour » Edition Albin Michel. Extrait d’entretien dans Psychologies magazine de Juin 2008

« En premier lieu il faudrait de nouveau accepter de reconnaître à la sexualité humaine sa dimension métaphysique et créatrice. Elle ne saurait être considérée comme une activité banale. Elle échappe à toute approche exclusivement organique et implique un véritable engagement émotionnel. Je pense que la prochaine révolution sexuelle, ce pourrait être la redécouverte de l’amour : la capacité à allier rapports charnels et intensité des sentiments. Un amour sexuel qui implique les corps, le cœur et la parole. Aujourd’hui, les pièces du puzzle sont éparpillées. On essaye de réduire l’amour à une mécanique. Comme si nous étions des animaux avec des besoins à assouvir périodiquement. Séparer sexe et sentiments, ce serait le pire des mondes. Les faire fusionner nous plongerait dans le meilleur.

Pistes d’exploitation

  1. A partir du texte 1, quelle est l’image de la sexualité que l’auteur pense qui est véhiculée aujourd’hui auprès des jeunes ?
  2. Quels sont les difficultés rencontrées par les jeunes en cas de vie sexuelle active ?
  3. Que préconise l’auteur pour aider les adolescents ?
  4. A partir du texte 2, l’auteur définit ce que n’est pas la sexualité, redonner ses arguments.
  5. Quels sont les différents éléments qui devraient faire partie selon lui de toute sexualité ?

On peut alors poser la question si l’on veut aller plus loin de savoir s’il est raisonnable de penser que la sexualité et l’amour sont indissociables : « Qu’est-ce que l’Amour ? »
La réponse n’est pas facile car en français, nous n’avons qu’un seul mot pour désigner plusieurs réalités qui vont de l’amour du chocolat, à l’amour d’amitié, l’amour-passion, l’amour filial, l’amour conjugal, etc.
Il y a de très grandes différences entre l’amour « coup de foudre » par exemple et l’amour qui pourra soutenir un mariage….
D’où la nécessité de vérifier l’amour avant qu’il ne soit exprimé par la sexualité…Il sera nécessaire d’acquérir un comportement sexuel responsable : respectant l’autre et soit même et d’avoir un discours sur l’amour vrai qui veut le plus grand bien de l’autre.

Bilan

Quand on parle de sexualité humaine, on parle de l’ensemble complexe des phénomènes liés aux caractères sexués de l’être humain.

A) Sexualité, désir et liberté.
D’un point de vue biologique, la sexualité est une polarité physiologique qui provoque ou interdit chez deux individus de la même espèce, une modification de l’information génétique.(Définition de l’atlas de biologie). «Pour préserver la biodiversité, il faut qu’un maximum d’espèces se maintienne dans le milieu de vie donné. La reproduction sexuée y contribue fortement, mais à deux conditions: qu’un des deux sexes ne disparaisse pas et que la descendance soit suffisamment nombreuse »(Magnard svt 4ème– la reproduction sexuée)
Chez l’Homme, outre une fonction procréative*, la sexualité a une fonction unitive. Préférons le terme de «fonction procréative» au terme «fonction reproductive» : ce dernier utilisé dans le contexte scientifique concerne le monde animal en général et donc le fonctionnement physiologique assurant strictement la reproduction.
En effet, l’animal se reproduit par instinct, c’est à dire sous l’emprise de ses tendances et de ses réponses à l’environnement.

L’animal se reproduit par instinct

L’humain, lui, agit avec raison. « La raison est une unité de conduite, fondée sur des processus logiques et une libre capacité de réflexion » Jean Marie Meyer, « Nous sommes des animaux, mais on n’est pas des bêtes », ed. Presse de la Renaissance.
L’acte libre et volontaire est une singularité de l’être humain qui le différencie radicalement des animaux. Son éducation et sa volonté lui donnent la possibilité d’humaniser son animalité. On peut aussi parler chez l’être humain de comportement bestial, cette possibilité humaine du mal est aussi l’originalité de l’homme, dessinant dans le mal, cette grandeur de sa liberté. On voit que cette liberté, cette intelligence, cette volonté permettent à l’homme le meilleur comme le pire et qu’il est en définitive relativement maître de ses actes.
L’affectivité de l’homme est complexe. L’être humain choisit parmi ses désirs ceux qui lui apparaissent les meilleurs. Sa liberté, son jugement, et sa volonté, jointes à ses qualités physiques lui permettent de réaliser ou non ses désirs; il en va ainsi de l’acte sexuel comme des autres actes.
Or l’amour présuppose la connaissance (on ne peut aimer que ce que l’on connait). La sexualité, par un choix libre entérine l’amour :
En effet, chez l’Homme qui, à la différence de l’animal, possède une liberté et une volonté, liées à sa dignité d’être humain, l’acte sexuel est un acte très impliquant dans la mesure où il sait que c’est une fonction qui peut donner la vie. C’est même une vie héritant des caractères paternels et maternels,( c’est à dire avec une probabilité infime de retrouver le même patrimoine génétique chez un autre individu), donc une vie unique et différente de toutes les autres. Cette connaissance de la dimension de perpétuation de la vie donne une valeur toute particulière au choix d’avoir ou non une relation sexuelle avec cet individu particulier, dont on sait qu’elle peut engendrer une descendance.

 

B) La sexualité, complémentarité et communication
On peut explorer l’aspect relationnel de la sexualité. L’être humain est un être de relation, preuve en est que la solitude non choisie lui pèse terriblement.
Dans l’espèce humaine, il existe un grand nombre de formes de relations, amicales, amoureuses, fraternelles, filiales, ainsi que de nombreuses formes d’expression de ces relations: on serre la main de son patron, on embrasse un ami, etc.
L’acte sexuel est la manifestation privilégiée de l’amour d’un homme et d’une femme: par la rencontre des corps, des cœurs et des esprits. Il nécessite une intimité physique totale et un abandon total. Jamais un animal ne tissera un tel lien! Il révèle la complémentarité* de l’homme et de la femme dans une égale dignité. Cette complémentarité qui n’est pas uniquement physique, évoque un apport mutuel de l’un à l’autre. C’est l’altérité qui permet l’enrichissement : « l’autre », c’est l’individu de l’autre sexe, plus encore que celui d’un autre âge, d’une autre nation, ou d’une autre culture. C’est une différence qualitative, qui loin d’être une injustice, est essentielle à l’attrait, à la beauté, à la nouveauté.
La sexualité est alors une forme particulière de communication et un langage, unique et propre au couple, évoquant à la fois le don réciproque, l’offrande de soi, le respect de l’autre, la confiance et l’abandon, la communion, une relation interpersonnelle dans laquelle il y a deux bénéficiaires. Ce don réciproque ne signifie pas que chacun devient la « chose » de l’autre, ce serait une vision réductrice. Au contraire, par le don de sa masculinité, l’homme devient plus masculin encore; par le don de sa féminité la femme devient plus féminine! Ce don permet la joie des corps et des cœurs. Toutefois, une union des corps peut être « réussie » du point de vue physique sans qu’il y ait une vraie communion des personnes, laissant alors dans le cœur une forme d’amertume, de tristesse: c’est souvent qu’il y a eu des réserves dans le don…

C’est seulement en s’unissant dans leur différence corporelle que l’homme et la femme se complètent et c’est en se complétant qu’ils perpétuent leur espèce

 

C) La sexualité a également un rôle du point de vue social
En effet, sans sexualité, pas d’enfant, pas de famille. La famille est fondée sur le don de soi radical, don qui nécessite une différenciation sexuelle. Ce don total nécessite en effet une acceptation complète (physique, psychologique et spirituelle) par un autre différent de soi et se traduit par une fécondité qui est le fondement de la famille. « Ce n’est pas l’enfant qui fait le lien conjugal […] C’est la qualité et l’engagement de la relation conjugale qui font l’unité et la cohérence de la relation parentale »Tony Anatrella in Epoux, heureux époux ed Flammarion. Il existe malheureusement des cas où cette fécondité biologique n’existe pas sans que la notion de famille soit remise en cause pour autant (l’infertilité)
Et sans famille, pas de société: en effet la société est une organisation de familles en vue du bien commun et de la protection des individus.
Une civilisation qui renoncerait à la sexualité et à la famille ou qui la pervertirait signerait son arrêt de mort. « La première exigence qui s’impose aux sociétés humaines est de se reproduire, autrement dit de se maintenir dans la durée. »Levi Strauss L’anthropologie face aux problèmes du monde moderne. Ed Seuil Avril 2011

 

D) D’un point de vue spirituel
« le théologien y voit pour sa part une dimension de l’amour divin »
(Encyclopédie médecine et santé du Pr Schadé éd Medicapresse).

 

Lexique

 Alterité : caractère de ce qui est autre, de ce qui est différent

Complémentarité : Caractère de ce qui complète, ce qui ajoute de la valeur.

Couple :

1-animaux réunis deux à deux sous le même joug

2- homme et femme mariés ou réunis momentanément.

Dignité : La qualité de ce qui mérite le respect en fonction de sa nature: dignité de la personne humaine.

Famille : le père, la mère et les enfants, communauté de base de la société.

Procréation : exercice de la paternité et de la maternité ne se limitant pas à l’acte d’«engendrer », mais début d’un long processus d’alimentation et d’éducation: le nouveau-né est le plus vulnérable de la création, incapable de subvenir par lui-même à ses propres besoins.

Fiche 5 – Les étapes vers la maturité affective de l’adolescent 

Aimer celui qui est différent n’est pas une chose innée; c’est l’aboutissement d’un long apprentissage qui nécessite une douzaine d’étapes, plus ou moins marquées selon les individus. Ces étapes sont représentées comme les marches d’un escalier à gravir.

 

Marche 1 : La Fusion
C’est la période où l’enfant et sa maman ne font qu’une seule et même personne, de corps et de cœur. Le premier amour de notre vie, c’est cet amour fusionnel pour notre mère. Devenir adulte, c’est comprendre que la fusion en amour reste toujours un rêve impossible, bien qu’il reste toujours cette nostalgie en nous.
L’enfant utilise son corps pour avoir ses sources de plaisir (pouce) ou le sein maternel (car il lui semble que sa maman fait encore partie de son corps). Pour Spitz, lorsque l’enfant est capable de répondre par un sourire à sa maman, il la reconnait comme extérieure à lui-même et c’est une marche importante.

Source avec l’accord de l’auteur : Découvrons l’amour de D.Sonet

Marche 2 : La séparation
C’est une sorte de sevrage. L’enfant entre 8 et 10 mois s’aperçoit que sa maman ne lui appartient pas entièrement et qu’il est obligé de la partager avec les autres frères et sœurs et avec le papa. Cette souffrance du cœur fait réaliser un grand progrès dans l’affectivité. Le progrès, c’est d’aimer quelqu’un qui n’est pas soi. Spitz caractérise cette période par une angoisse du visage de l’étranger. Klein remarque que l’enfant est dans une position dépressive. Il pleure quand il n’est pas dans les bras de sa mère ou quand il perd un objet. Winnicott dit que l’enfant a besoin d’un objet transitionnel (comme un doudou) pour se recréer un espace à lui.

Marche 3 : L’amour du parent de l’autre sexe
Cette période se caractérise par une forme de rivalité qui s’installe avec le parent du même sexe. C’est le début de la période œdipienne, vers 4-5 ans. Quand l’enfant a compris qu’il ne peut épouser son père ou sa mère, il essaye de ressembler au parent du même sexe pour être aimé un jour. La fille devient fière de sa féminité et le garçon est heureux d’être un garçon. Cette étape mal franchie peut être à l’origine de difficulté à passer sereinement les étapes suivantes.

Marche 4 : Les camarades
Cette marche commence souvent avec l’arrivée à l’école et la découverte qu’il y a d’autres personnes que la famille proche. Une bonne insertion scolaire prépare très probablement à une bonne insertion sociale future. L’école est une société en miniature où chacun a un rôle à jouer et où l’on ne fait pas toujours ce que l’on veut.

Marche 5 : L’imaginaire
Cette phase commence avec l’entré dans la puberté. C’est l’âge où l’on confie à son journal intime des histoires amoureuses imaginaires. Les personnes de sexe différent font naitre une crainte. « L’abordage » est alors souvent difficile. L’attirance se fait alors en premiers par les rêves et par l’imaginaire. On peut rester bloqué toute sa vie dans cette crainte et donc à ce stade. Il se développe alors une espèce d’auto-érotisme.

Marche 6 : Le narcissisme
Avant d’aller vers quelqu’un d’autre, on prend le temps d’être sûr de soi. C’est la période de la vie ou l’on use les glaces à force de se regarder dedans. Il faut apprendre à se connaitre soi-même et à s’aimer avant de vouloir aimer les autres.

Marche 7 : Le copain, l’ami
Dans la continuité de l’étape précédente, on se tourne vers un ami qui nous ressemble ou celui à qui on veut ressembler, c’est donc une amitié un peu narcissique. Il représente celui dont on a le moins peur. C’est une sorte d’amour de soi à travers l’autre. A ce stade, on peut même s’amouracher de l’ami, mais ce n’est pas de l’homosexualité : on peut parler d’homophilie. Il y a alors une peur d’affronter celui qui est différent et a fortiori celui de l’autre sexe.

Marche 8 : Les amitiés nombreuses
Le jeune devient capable d’établir des liens avec une multitude de personnes. On devient capable d’aimer des êtres très différents. C’est la période où l’on voit la constitution des bandes de copains. Les bandes sont des rassemblements qui peuvent être bénéfiques s’ils n’étouffent pas la personnalité de chacun. Ils sont très constructifs s’ils favorisent la créativité et les activités communes. C’est le lieu privilégié de l’apprentissage de l’amour.

Marche 9 : L’autre sexe en général
Ce n’est pas une personne de l’autre sexe qui attire mais bien l’autre sexe en lui même. Il y a alors une tendance à « papillonner ». Si l’on est un garçon, on est attiré par toutes les filles et inversement. C’est le lieu de l’apprentissage de l’amour. Les filles peuvent facilement croire à l’amour d’un garçon qui en est encore à ce stade. C’est donc une période où l’engagement est difficile et surtout où il faut savoir ne pas se blesser ou blesser l’autre.

Marche 10 : Le stade du type d’homme ou de femme
On réduit notre intervalle de recherche à une certaine catégorie (couleur des cheveux, taille, …). On commence aussi à s’intéresser aux personnes un peu plus en profondeur.

Marche 11 : Le premier choix
La personne que l’on aime devient unique au monde. L’amour est vécu comme une relation interpersonnelle privilégiée. A cause de l’éblouissement qu’il peut provoquer, il donne parfois l’illusion que c’est l’amour par excellence. Ce premier choix est souvent celui du plus facile (on va vers celui que l’on craint le moins). Cet amour naît souvent sur une confidence qui fait découvrir la richesse intérieure de l’autre. Parfois en rester à ce stade conduit à un engagement trop précoce.

Marche 12 : L’amour durable
Le premier amour fait tomber les peurs de l’approche de l’autre. On devient capable d’accepter les différences de l’autre et de s’y adapter. L’amour n’est durable que si l’on accepte entièrement l’autre avec ses défauts et ses habitudes. C’est le début d’une grande aventure qui se construit jours après jours.

Bilan

Ainsi se réalise depuis la naissance une longue maturation qui permet d’aimer celui avec qui on fondera un couple durable et d’accepter les différences de l’autre ce qui sera source d’enrichissement mutuel.