La fécondité du couple

L’homme et la femme sont féconds l’un par l’autre. La fécondité est une question qui se pose à chaque couple, homme et femme conjointement, dès lors qu’ils ont des rapports sexuels : sommes-nous capables d’accueillir des enfants ?

 

Ces questions dépendent de nombreuses autres :

Avons-nous la maturité suffisante ?

Que souhaitons-nous leur transmettre ?

Quel est notre projet de vie ?

Combien en souhaitons-nous ?

Quand les accueillir ?

A quel rythme ?… La fécondité est donc bien à réfléchir et à prendre en charge à deux, de façon conjointe et responsable.

La fécondité d’un couple varie au cours du temps. La fertilité de la femme atteint un maximum aux environs de 25 ans pour devenir quasi nulle après 45 ans. Pour l’homme, qui reste fertile, il existe cependant un risque accru de malformation chromosomique au-delà de 55 ans.

Doc 1 – A quel moment du cycle de la femme un couple est-il fertile ?

Fécondation de l’ovule par un spermatozoïde

–  La durée de vie de l’ovule seul est de 24 heures maximum après l’ovulation.

– La durée de vie des spermatozoïdes seuls est de   3 à 5 jours au maximum dans le vagin.

– L’ovulation de la femme se produit 14 jours avant la fin de son cycle, c’est à dire avant les règles suivantes. Or, on ne sait qu’à la fin du cycle combien de temps celui-ci a duré.

– Selon les femmes et selon les cycles, l’ovulation a donc lieu à des jours différents.

Un certain nombre de signes peuvent permettre de repérer le jour de l’ovulation et aider les couples à concevoir. (Méthodes naturelles)

De tous temps, hommes et femmes ont cherché à intervenir dans les processus naturels.

Doc 2 – Les différents moyens utilisés (source % OMS 2005)

*En 1 an, 85% des femmes sont enceintes.
** L’utilisation correcte pour certaines méthodes est difficile à atteindre dans la vie quotidienne

Lexique

Fertilité : capacité biologique à concevoir.

Fécondité : capacité à mettre des enfants au monde.

Contraception : « utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou pour l’éviter » (définition de l’OMS)

Contragestion : ensemble des méthodes de contrôle des naissances agissant après le stade de la conception de l’embryon. On parle de méthodes contragestives ou abortives.

Anti-nidatoire : Action qui s’oppose à la nidation de l’embryon

Exploitation

  1. Pour un cycle de 29 jours, quand l’ovulation a-t-elle lieu? De quel jour à quel jour le couple a-t-il une chance de concevoir un enfant ? (Doc 1)
  2. Repérer dans le tableau les méthodes qui ont un effet contragestif ? (Doc 2)

Bilan

Tenter d’interférer dans les processus naturels de la reproduction est une préoccupation très ancienne qui remonte à l’Antiquité.

Mais c’est au 20ème siècle que sont apparues des méthodes efficaces fondées sur des connaissances médicales précises.

La méthode la plus utilisée en France est la pilule oestro-progestative.

   Des signes extérieurs du cycle féminin aux régulations naturelles de la fertilité

> Comprendre quels sont les signes tangibles qui permettent à la femme de connaître son cycle et de savoir dans quelle phase elle se trouve

Doc 1 – Evolution du mucus cervical

Le mucus cervical, ou glaire cervicale, est une sécrétion produite par les glandes de l’endocol (l’intérieur du col de l’utérus) et qui tapisse le vagin. La viscosité, le pH (acidité ou alcalinité) et la quantité du mucus varient au cours du cycle sous l’influence des oestrogènes. Il est ressenti ou vu par la femme au niveau de la vulve.

Il a quatre fonctions :

– Hors de la période de fécondabilité, il est épais et collant et assure l’obturation de la cavité utérine, la protégeant des agressions microbiennes.

– Son pH varie au cours du cycle. Le pH du mucus est alcalin et optimal pour les spermatozoïdes au moment de la période fertile de la femme.

– Il assure un milieu nutritif pour les spermatozoïdes.

– Il a une fonction mécanique. Constitué d’un maillage serré hors de la période de fertilité, il arrête les spermatozoïdes. En revanche, très fluide en période de fertilité, il permet leur passage.

Doc 2 – Evolution de la température

Pistes d’exploitation

1- Qu’est-ce que le mucus cervical ?
2- Présentez l’évolution du mucus cervical au cours d’un cycle à partir du Doc 1.
3- Construisez la courbe présentant l’évolution de la température corporelle au cours du cycle à partir des données du Doc 2.
4- Comment évolue la température corporelle au cours d’un cycle ?
5- Quelle est l’origine de cette évolution ?
6- Dans le cycle qui vous est présenté, à quelle date peut-on situer l’ovulation ?
7- Rappeler les 3 phases du cycle menstruel.
8- A l’aide des réponses aux questions précédentes, expliquez comment la femme peut différer une grossesse.

Bilan

Les signes visibles du cycle menstruel féminin

1- Le mucus cervical

Le mucus cervical est une substance blanche sécrétée par le col de l’utérus. Si on l’examine au microscope, on constate qu’elle forme une espèce de filet dont les mailles sont plus ou moins serrées en fonction de la période du cycle :

– En début de cycle, le mucus cervical constitue un réseau dense et difficilement pénétrable par les spermatozoïdes. La femme a une sensation de sécheresse.

– En période ovulatoire, le mucus cervical change de consistance. Il devient limpide, étirable, mouillé. Les mailles du filet sont plus lâches et très perméables aux spermatozoïdes. Ce type de mucus permet la conservation des spermatozoïdes et leur passage dans l’utérus.

– Après l’ovulation, le mucus cervical s’épaissit pour devenir imperméable aux spermatozoïdes. On peut voir au microscope un enchevêtrement de mailles très serrées qui rend difficile la pénétration des spermatozoïdes. Si on recueille le mucus, on constate qu’il est pâteux, collant, gélatineux. Il se coagule au col de l’utérus. La sensation de viscosité a disparu.

2- La température

L’élévation de la sécrétion de progestérone qui suit l’ovulation conduit à une augmentation de la température corporelle d’au moins 0,5°C pendant la phase lutéinique d’un cycle. Une élévation pendant 3 jours consécutifs indique que l’ovulation a eu lieu et que la période de fertilité est terminée.

3- Les autres signes de l’ovulation

La période d’ovulation peut être marquée au niveau de l’organisme par d’autres signes tels que la tension des seins, une légère douleur au niveau des ovaires, la position du col utérin, une libido augmentée.

Un couple peut choisir de favoriser ou de différer une naissance en utilisant des moyens naturels qui respectent la physiologie de l’homme et de la femme. Le couple est ainsi responsable de sa fécondité sans interférence chimique ou mécanique.

Les méthodes naturelles de régulation de la fertilité

1- Principe

Homme et femme sont concernés par ces méthodes puisque le principe est de savoir reconaître les jours fertiles de la femme pour choisir ensemble de s’unir pendant les périodes infécondes, si l’on ne souhaite pas d’enfant, ou pendant les périodes fécondes si l’on désire un enfant.
On les appelle aussi Méthodes d’Auto-Observation ou MAO.
Le mucus cervical se modifie tout au long du cycle.
Il est soit un verrou sur le col de l’utérus, en période non fertile, il est alors épais et collant.
Ou soit un milieu nutritif facilitant le déplacement des spermatozoïdes et leur protection dans le milieu acide du vagin, en période fertile : il est alors très fluide et abondant.

2- Le suivi des signes de fertilité au cours du temps

Méthode de la glaire

La femme peut observer l’évolution du mucus au long de son cycle et le noter dans un tableau. Le jour de l’ovulation, il est particulièrement filant et liquide, avant de devenir épais et se raréfier à la vulve dès le jour suivant.

Le couple est potentiellement fécond dès le retour du mucus après les règles, et jusqu’à 3 jours après l’ovulation.

Méthode des températures

Quand la température s’élève de 0,2°C à 0,3°C et reste élevée, c’est le signe que l’ovulation vient d’avoir lieu. La température doit être prise chaque matin au réveil et notée sur un graphique. La femme peut ainsi connaître le jour de son ovulation dès qu’elle vient de se produire.

Des thermomètres équipés d’un microprocesseur peuvent aider à tracer la courbe de température et de fertilité : Cyclotest, Baby-Comp ou Lady-Comp.

Les tests d’ovulation peuvent aussi permettre de connaitre précisément le jour de l’ovulation en détectant le pic hormonal précédent l’ovulation. Ils sont disponibles en pharmacie sous forme de bandelettes réactives qui, trempées dans l’urine, indiquent si l’ovulation a lieu par l’apparition d’un trait sur la bandelette.

Plus sophistiqués, il existe un lecteur électronique de bandelettes, appelé Persona, qui donne précisément les jours fertiles, non fertiles et le jour de l’ovulation.

3- Avantages et inconvénients

– Ce ne sont pas des méthodes contraceptives, mais des méthodes de régulation de la fertilité.
– Elles permettent pour la femme une meilleure connaissance de son propre corps.
– Elles sont basée sur un mode de vie amoureuse naturel permettant une véritable écologie de la sexualité, sans verrou contraceptif.
– La fertilité reste intégrée à la personne sans dissociation ni amputation.
– Elles sont enrichissantes pour le couple puisqu’elles favorisent le dialogue, l’écoute et la tendresse mutuelles ainsi qu’une relance permanente du désir.
– Elles sont fiables lorsqu’elles sont correctement utilisées. (2% d’échec contre 0,3% pour les contraceptifs oraux, données 0MS 2005).
– Elles nécessitent un court apprentissage.
– Elles sont utilisables même par des personnes illettrées.
– Elles sont totalement gratuites et réversibles.
– Elles sont utilisables par des couples stables.

Bilan

– La régulation naturelle de la fertilité peut se faire grâce aux Méthodes d’Auto Observation. La femme peut « lire » simplement les signes de sa fertilité en s’observant.

– La fertilité est observable principalement grâce au mucus cervical et à la méthode des températures.

– Il existe des tests d’ovulation qui peuvent compléter les MAO.

– Ces méthodes ont de nombreux avantages : simples, naturelles, gratuites, sans effets indésirables elles favorisent le dialogue dans le couple, une sexualité renouvelée par les périodes d’attente et une intégration de la sexualité et de la fertilité.

Associations

Ces méthodes naturelles peuvent permettre de différer la venue d’un enfant ou au contraire permettre de repérer la période la plus propice pour concevoir. Elles nécessitent une petite formation pour être bien maîtrisées. Différentes associations diffusent cette information :

– L’association Billings France diffuse et peut vous aider à découvrir la méthode Billings (du nom du docteur Billings, médecin australien qui l’a mise au point), basée entièrement sur l’observation de la glaire cervicale. Adresses par région, soirées débat, informations sur le site de l’association. (http://www.methode-billings.com/)

– Le C.L.E.R, (Centre de liaisons des équipes de recherche) enseigne une méthode utilisant plusieurs signes (glaire et température). http://www.cler.net/

   Les contraceptions hormonales

En France, 40% des femmes entre 20 et 49 ans prennent une contraception hormonale, une « pilule ». Quels sont les modes d’action de ces molécules de synthèse et sur quels mécanismes biologiques se fondent-ils ?

Doc1 – Premières pilules

La première pilule a été mise au point et commercialisée aux Etats-Unis en 1960. En France, la Loi Neuwirth de 1967 a légalisé et autorisé la commercialisation des contraceptifs.

Depuis cette première contraception, fortement dosée en œstrogènes, de nouvelles molécules ont été commercialisées.

Doc 2 – L’évolution de la contraception œstro-progestative en 50 ans

Doc 3 – Effets de la pilule œstroprogestative sur les concentrations sanguines des hormones ovariennes et hypophysaires sur plusieurs cycles

La « pilule » est composée d’œstrogènes et de progestérone de synthèse qui miment l’action des hormones naturelles. L’hypophyse est leurrée par la présence de ces hormones. Il n’y a plus de pic de LH déclenchant l’ovulation et plus d’activité cyclique de l’ovaire.

Dosages des hormones naturelles au long du cycle

Doc 4 – Les différents modes d’action de la pilule œstroprogestative

  • Blocage de l’ovulation
  • Atrophie de l’endomètre, le rendant impropre à la nidation d’un embryon s’il y a eu fécondation
  • Epaississement du mucus cervical, empêchant le passage des spermatozoïdes

NB : Le blocage de l’ovulation n’est que partiel avec les pilules progestatives

Doc 5 – Les principaux effets secondaires

  • Risque veineux (phlébites)
  • Risque artériel (infarctus, accident vasculaire cérébral)
  • Faible risque du cancer du sein
  • Risque de tumeurs du foie
  • Risque de maux de tête
  • Faible risque d’hypertension

NB : Le risque cardiovasculaire est multiplié par 3 chez les jeunes filles à partir de 3-4 cigarettes/jour

Exploitation

  1. Expliquer le mode d’action des pilules contraceptives (Docs 3 et 4)
  2. A quelle hormone sont dus les principaux effets secondaires ? (Docs 1, 2 et 5)
  3. Quels sont les avantages recherchés par les nouveaux contraceptifs ? (Doc 2)
  4. Expliquer comment prendre une pilule monophasique, une pilule séquentielle et à quel moment surviennent les règles (Docs 2 et 3)

Bilan

– Les pilules contraceptives combinées contiennent des molécules de synthèse, œstrogène et progestérone, qui exercent un rétrocontrôle permanent sur le complexe hypothalamo-hypophysaire.
– Les gonadostimulines, FSH et LH, restent à des taux très bas.
– L’œstrogène et la progestérone naturelles sont également à des taux très faibles.
– Il n’y a donc pas d’ovulation, le mucus cervical reste épais et l’endomètre est impropre à la nidation.
– La première pilule a été mise au point aux USA en 1960. La commercialisation a été autorisée en France en 1967.
– Des effets secondaires indésirables, en particulier cardio-vasculaires, peuvent se produire avec les hormones de synthèse, particulièrement dus aux œstrogènes. Par conséquent, les dosages d’œstrogènes ont été diminués au fil du temps afin d’en améliorer la tolérance.

   La contraception d’urgence et IVG

En France, en 2009, 450 000 boîtes de Lévonorgestrel, un « contraceptif » d’urgence, ont été délivrées en pharmacie. La même année, 108 000 IVG médicamenteuses ont été pratiquées.

> Quelles sont les molécules utilisées, quel est leur mode d’action ?

> Quels sont leurs effets secondaires et les questions éthiques qu’elles soulèvent ?

Doc 1 – Les contraception d’urgence et IVG médicamenteuse

Le Lévonorgestrel ou « pilule du lendemain », depuis 1999

Un progestatif de synthèse, le Lévonorgestrel, dont l’action est mal connue. Il agirait en bloquant l’ovulation, si le rapport sexuel a lieu avant l’ovulation (effet contraceptif), et en empêchant la nidation, si le rapport a eu lieu en période féconde (effet contragestif).

Il s’agit d’un comprimé à prendre au plus tard 72 heures après le rapport sexuel à une dose 50 fois supérieure à un contraceptif quotidien.

L’Acétate d’Ulipristal ou « pilule du surlendemain », depuis 2009

Un modulateur des récepteurs à la progestérone, l’Acétate d’Ulipristal.

Il empêche la progestérone d’agir en se fixant sur ses récepteurs. Il inhibe ainsi l’ovulation (contraceptif)et interfère avec les processus qui précèdent la fixation de l’ovule fécondé dans l’utérus (contragestif).

Il s’agit d’un comprimé à prendre dans les 5 jours suivant le rapport sexuel.

Doc 2 – La progestérone naturelle

Doc 3 – Effets secondaires des « contraceptifs » d’urgence

Le recours aux « contraceptifs » d’urgence ne peut pas être considéré comme un moyen de contraception habituel en raison des effets secondaires* liés aux fortes doses d’hormones administrées et en raison de l’effet contragestif de ces molécules.

*Les effets secondaires les plus fréquents sont des nausées, des vomissements, des maux de ventre, des céphalées et des saignements irréguliers. Par ailleurs, une utilisation répétée est moins efficace qu’une contraception orale régulière.

 

Doc 4 – L’IVG médicamenteuse, la mifépristone ou RU 486

Le RU 486 interrompt une grossesse débutante en empêchant l’action de la progestérone nécessaire au maintien de la muqueuse utérine ou endomètre. La progestérone est l’hormone qui permet le développement de l’endomètre et son irrigation. 7 jours après la fécondation, l’embryon vient s’implanter dans cette muqueuse richement vascularisée.

En raison de la structure tridimensionnelle du RU 486, proche de celle de la progestérone, elle est capable d’entrer en compétition avec celle-ci pour l’occupation des récepteurs, empêchant alors la progestérone naturelle d’agir. L’utérus entre dans la phase des menstruations évacuant l’embryon avec un saignement déclenché artificiellement.

Un second médicament, contenant des Prostaglandines est administré pour favoriser les contractions de l’utérus et éliminer l’embryon.

 

Cette méthode médicamenteuse n’est utilisée que pendant les 7 premières semaines de retard des règles (soit 5 semaines de grossesse).

Elle nécessite un entretien préalable, un consentement signé par la patiente et une visite de contrôle. Les médicaments sont prescrits par un médecin et pris par la patiente à son domicile.

 RU 486

Doc 5 – Expérience sur des lapines impubères : le mode d’action de la Mifépristone ou RU 486

Note explicative : 1mg.kg-1 =1mg/kg

Lexique

Contraception : « utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou pour  l’éviter » (définition de l’OMS)

« Contraception » d’urgence : médicament utilisé ponctuellement à la suite d’un rapport sexuel pour éviter une grosesse.

Contragestion : ensemble des méthodes de contrôle des naissances agissant après le stade de la conception de l’embryon.

IVG : Interruption Volontaire de Grossesse ou avortement. Interruption avant son terme du processus de gestation aboutissant à l’élimination de l’œuf fécondé, de l’embryon ou du foetus.

IMG : Interruption Médicale de Grossesse, pour des raisons liées à la santé de la mère ou du fœtus.

Fausse-couche : Interruption spontanée de la grossesse.

Bilan

La « contraception » d’urgence agit différemment selon le moment de sa prise.

Dans la première partie du cycle, l’effet de la molécule sera d’inhiber l’ovulation (effet contraceptif) et dans la deuxième partie du cycle (après l’ovulation), l’effet de la molécule sera d’empêcher la nidation (effet contragestif).

Le Lévonorgestrel, ou pilule du lendemain,  est un dérivé de la progestérone.

L’acétate d’Ulipristal, ou pilule du surlendemain, est un anti-progestatif.

L’IVG médicamenteuse est pratiquée avec un anti-progestatif, le RU 486 pendant les 5 premières semaines de grossesse.

Le recours aux « contraceptifs » d’urgence, ou aux contragestifs, n’est pas un moyen de contraception habituel, en raison des effets secondaires engendrés et des questions éthiques qui en découlent. (Limites éthiques, légales et scientifiques de la maitrise de la fécondité).

voir aussi Sujet O du Bac

Exploitation

  1. Montrer que l’Acétate d’Ulipristal et le RU 486 sont de la même famille chimique. (Docs 1 et 3)
  2. Comparer la formule chimique de la progestérone naturelle avec celle du lévonorgestrel (Docs 1 et 2)
  3. Expliquer le mode d’action du RU 486. (Docs 4 et 5)

   IVG : conséquences et prévention

Une IVG, qu’elle soit pratiquée par une méthode médicamenteuse ou chirurgicale n’est jamais un acte anodin.

Quelles en sont les conséquences ?  Comment pourrait-elle être prévenue ?

 

Conséquences de l’IVG

L’avortement est aujourd’hui très répandu : d’après l’INED, l’Institut National des Etudes Démographiques, en France, 40% de la population totale des femmes aurait avorté. Il entraine deux conséquences : D’abord pour l’enfant avorté, dont la vie s’arrête, ensuite pour la mère et, à un moindre degré pour son conjoint et son entourage proche.

Depuis quelques années, on parle de Syndrome Post-Abortif pour décrire l’ensemble des troubles psychologiques dont souffrent les femmes ayant avorté. Dans une étude portant sur 500 cas de troubles mentaux, on observe que le taux de ces troubles est de 30% plus élevé chez les femmes ayant subi un avortement. (David M. Fergusson, L. John Horwood, and Joseph M. Boden British Journal of Psychiatry, 2008, 193:444-451.)

Au moment de l’IVG, la femme ressent un soulagement d’avoir résolu le dilemme qui l’assaillait. Le syndrome post abortif se manifeste plus tard, quelques mois, voire quelques années après. Les troubles sont insidieux : perte de l’estime de soi, culpabilité, troubles de l’appétit, anxiété, insomnies, cauchemars sur le bébé, dépression, moindre capacité à aimer, à se soucier des autres et à être en relation. Tous ces symptômes s’amplifient chaque fois que la femme rencontre un événement qui lui évoque son avortement: femme enceinte, clinique, le jour anniversaire de l’avortement ou de la naissance présumée.

Doc 1 – Témoignages

Interview d’Anne-Marie Jugla : psychothérapeute et psychogénéalogiste, « Féminin Psycho », octobre 2004

Qu’est ce que le syndrome post-abortif ?
Les femmes ressentent une perte. Comme toute perte, celle-ci est suivie d’un travail de deuil. Certaines réactions physiques et psychologiques sont très proches de celles qui sont vécues après un deuil. Le syndrome anniversaire qui y est attaché survient à une date anniversaire. Celle de la conception, de l’IVG ou de la naissance qui aurait pu survenir. A ce moment-là, les sentiments peuvent être très violents : colère, violence, mal être ; il peut même en découler une rupture sentimentale ou professionnelle. Les relations affectives peuvent être fragilisées.

Mais certaines femmes le vivent bien, non ?
Certaines personnes résistent, elles ont un système de défense tel qu’elles vivent sans ressentir en apparence les traces de leur avortement. D’après mon expérience de thérapeute, il y a toujours quelque chose derrière, un non-dit, un pseudo secret, un enfermement. On met de l’énergie à maintenir le secret. La liberté intérieure est limitée, affectée. Si je devais donner une image, je dirais « porter un secret me ligote ».

Quels sont les sentiments qui accompagnent ce syndrome ?
Il y a de la culpabilité. Elle est cachée, refoulée mais présente. Quand on travaille en thérapie, ce sentiment émerge et il est exprimé. Il y a de la colère contre soi-même et contre les autres. Même si les personnes ont pris du temps pour prendre la décision, elles s’en veulent et en veulent à l’entourage qui ne les a pas soutenues. Il y a une grande colère vis à vis des soignants et du corps médical. La colère s’exprime contre le conjoint lorsqu’il a encouragé l’IVG, abandonné ou manipulé.

 

J’ai pris trois ou quatre fois la pilule du lendemain. Des amies du lycée m’en avait parlé, je ne savais pas ce que c’était. Maintenant on en entend parler dans les médias… Est-ce un avortement ou pas ?
Je ne sais pas si j’ai perdu un bébé ou pas …

Témoignage recueilli sur le site de l’ADV

Doc 2 – Situation contraceptive en % lors d’une grossesse imprévue (Rapport de l’IGAS 2009)

Discussion

Traitement

Divers types de thérapies permettent aux femmes de guérir du syndrome post-abortif. Deux principes sont indispensables : la clarté, pour que la personne puisse accéder à la vérité sur l’origine de son traumatisme, et l’absence de jugement.

Prévention

Avec 220.000 avortements annuels, un chiffre parmi les plus élevés de l’UE, la France détient un triste record alors même que la couverture contraceptive, toutes méthodes confondues, est la plus élevée au monde.

Que faire pour qu’il y ait moins de grossesses qui se terminent par un avortement ?

Exploitation

  1. Décrire le syndrome post abortif (Doc 1)
  2. A votre avis, pourquoi la diffusion de la contraception ne permet-elle pas de faire davantage baisser l’avortement? (Doc 2)

Bilan

Une IVG entraîne la mort de l’enfant à naître et peut être à l’origine à plus ou moins long terme d’un ensemble de troubles douloureux pour la femme : le syndrome post-abortif.

L’éducation affective et sexuelle des jeunes, l’accompagnement des couples, les aides humaines et matérielles autour de l’enfant à naître et le fait de confier son enfant pour l’adoption sont susceptibles de faire régresser l’avortement.

   Limites éthiques, légales et scientifiques de la maîtrise de la fécondité

Qu’ils s’agissent des contraceptifs, des contragestifs ou des techniques d’aide médicale à la procréation, les méthodes de maîtrise de la procréation s’inscrivent dans un cadre légal, scientifique et éthique.

Quelles en sont les limites ?

Doc 1 – Ce que dit la loi

Simone Veil présentant la loi qui porte son nom à la tribune de l’Assemblée nationale en 1974

La loi Neuwirth de 1967 : Autorise la contraception orale.

La loi Veil de 1975 : Autorise l’IVG jusqu’à 10 semaines de grossesse et l’IMG jusqu’au terme de la grossesse.

1988 : Autorisation de mise sur le marché du RU486 ou IVG médicamenteuse

La loi de 2001 : Autorise l’IVG jusqu’à 12 semaines de grossesse et donne la possibilité aux mineures d’y avoir recours sans autorisation parentale.

Le médecin propose un entretien psychosocial et demande un délai de réflexion de 7 jours à toute femme demandant une IVG, il l’informe aussi des conséquences de l’IVG.

Les lois de bioéthique (2004) : organisent l’AMP pour un homme et une femme vivants, en couple depuis au moins 2 ans et en âge de procréer.

Doc 2 – Qu’est-ce que la bioéthique ?

Bioéthique vient de « bio », qui veut dire « vivant », et d’« éthique », qui signifie « ce qui est bon et utile pour l’homme ». La bioéthique s’intéresse aux activités médicales et de recherche qui utilisent des éléments du corps humain.

Par exemple :

– la greffe d’organes, de tissus (cornées, peau…), de moelle osseuse ;

– l’assistance médicale à la procréation, qui fait appel aux dons d’ovules et de sperme ;

– les recherches ayant comme objet l’embryon et les cellules embryonnaires ;

– le dépistage de maladies génétiques.

 

Doc 3 – 2011, la révision des lois de bioéthique

 

Après une consultation nationale au cours des Etats généraux de bioéthique, en 2009, l’Assemblée a voté la révision des lois de bioéthique en 2011. Ce qui a changé :

* L’AMP reste à usage strictement médical mais est désormais ouverte aux couples pacsés. Il n’y a plus de temps minimal de vie commune.

* Pas de changement en ce qui concerne l’anonymat des dons de gamètes.

* Par contre, des évolutions pour les ovocytes sont à noter puisque leur vitrification (congélation très rapide) est maintenant autorisée, et une femme peut faire don de ses ovocytes, même si elle n’a jamais été elle-même mère auparavant.

*La recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires reste toujours interdite, sauf dérogation. Les possibilités de recherche ont été étendues par la loi en ne limitant plus les recherches à la réalisation de progrès «thérapeutiques » majeurs maisen l’étendant à tout progrès « médicaux ».

*Quant aux banques privées de cellules souches provenant du sang de cordon ou de placenta, elles restent interdites. Seules sont autorisées les banques publiques, pour un usage thérapeutique de ces cellules sur autrui.

 Foetus à l’âge de 12 semaines

 Congélation d’embryons sumuméraires

Doc 4 – Le comité Consultatif National d’Ethique

« Le Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciences de la vie et de la santé a pour mission de donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé. »
Loi du 6 août 2004

« À l’heure où l’intrusion croissante de la technique dans la pratique médicale crée un risque de déshumanisation et fait naître de nouvelles pratiques d’exclusion, à l’heure où les progrès spectaculaires des sciences de la vie et les nouvelles tentations prométhéennes qu’ils engendrent, imposent plus que jamais de rappeler la primauté de la personne humaine, l’expression d’une parole de sagesse est indispensable. Sans prétendre à aucun monopole, le Comité National d’Ethiquepeut y contribuer. »
Philippe Rouvillois, membre du CCNE

« Il n’y a de vraie réflexion éthique que celle qui prend en compte toutes les dimensions de la personne. »
Chantal Lebatard, membre du CCNE

Doc 5 – Les questions qui se posent

Si les progrès scientifiques ouvrent de nombreuses possibilités d’intervention dans les processus de la vie, ils posent aussi de nombreuses questions à la conscience de chacun. Il est nécessaire de se former et de réfléchir pour y apporter une réponse fondée :

– Des questions relatives à la transmission de la vie. Quel est le sens, la signification, de l’acte sexuel? Quelle est sa finalité ? Quelle est la place de l’enfant dans cet acte ? Qu’est ce qui est en jeu dans une IVG ?

– Des questions relatives au statut de l’embryon. Quand la vie commence-t-elle ? Qu’est-ce qu’un embryon? Quel respect lui doit-on ? Peut-on l’utiliser comme un matériel de recherche ? Mais aussi : Que faire des « embryons surnuméraires » ? Peut-on les congeler, les stocker ? Jusqu’à quand ? Que penser de la réduction embryonnaire ?

-Des questions relatives à la paternité et à la maternité. Avoir ou accueillir un enfant? A quel prix ? Existe-t-il un « droit à l’enfant » ? Quel est le statut du donneur de gamètes ? Jusqu’à quel âge être parent ? Et les mères porteuses ?

-Des questions relatives à la filiation. Quelle est mon origine ? Comment puis-je penser mon histoire de vie en étant issu d’un donneur inconnu ?

Doc 6 – Souffrance identitaire liée aux dons de gamètes : le témoignage de Fannu née en 81

« Notre naïveté lorsque l’on est enfant nous fait croire n’importe quoi…
Ma mère me disait toujours « on a eut du mal à faire des enfants et puis un jour, on a réussi, on a trouvé le mode d’emploi ». Le mode d’emploi en fait, c’était l’IAD.
J’ai toujours eu des doutes concernant ma conception et à 17 ans j’ai eu la réponse en tombant sur des documents qui parlaient de paillettes de spermatozoïdes…
Cela ne m’a pas étonné mais a soulevé en moi un certain nombre de questions. A cette époque je commençais à constituer mon arbre généalogique, du coup j’ai vite arrêté car je ne voyais pas l’intérêt de n’en connaître que la moitié.
Je ne veux pas retrouver un « père », puisque j’en ai déjà un que je ne changerais pour rien au monde, mais je voudrais pouvoir me reconnaître dans le visage ou le caractère de mon donneur.
J’ai l’impression d’être à moitié « vide », il manque une partie de mon passé, de mon histoire et j’en souffre. Aujourd’hui j’ai un petit garçon d’un an et je souhaite que plus tard il puisse remplir en entier son arbre généalogique.

 

Lexique

Réduction embryonnaire : avortement sélectif d’un ou plusieurs embryons en cas de grossesse multiple.

Bilan

Les méthodes de maîtrise de la procréation s’inscrivent dans un cadre légal.

Cet encadrement législatif s’impose à tous et fixe une limite aux possibilités de la science.

La dimension éthique, elle, renvoie à la conscience de chaque individu.

Il est important de se former pour poser des choix fondés et éclairés.

Exploitation

  1. Quelles sont les principales lois organisant la maîtrise de la procréation? (Doc 1)
  2. Quel est le rôle du Comité Consultatif National d’Ethique ?
  3. Pour l’un des sujets discutés (Docs 2, 4, 5 et 6)rédigez un argumentaire présentant les différentes positions pour et contre et si vous le pouvez donner votre avis personnel.